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Instants Gay - Roman gay - Indy sans Jones
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#37 Les bords du lac

#37 Les bords du lac

#37 Les bords du lac

Y'a que les moustiques qui sucent ici !

 

Seb écrasait sa main sur son cou, piégeant mortellement un moustique qui tentait de survivre en nous laissant quelques boutons. Nous étions parti passer la soirée au bord d'un étang de la région parisienne,  pour couper notre semaine et faire retomber la pression de Sébastien. Il angoissait tellement de la préparation de sa grande soirée gay qu'il devenait insupportable pour lui et ... pour les autres. 

 

Jun avait eu l'idée de cette pause semi-campagnarde, à quelques minutes de RER et un peu de marche. Nous avions prévu de quoi passer une douce soirée près du point d'eau aménagé. Quelques familles terminaient une balade sur les sentiers aplanis, praticables pour les poussettes et doux pour la marche. Elles côtoyaient quelques groupes de jeunes habitants les quartiers voisins et venus se détendre avec une bière dans la fraîcheur du début de soirée. 

 

Le RER était surchauffé et Seb avait eu quelques remarques désagréables sur l'enfer que représente selon lui ce mode de transport. Jun l'avait sèchement repris, par égards pour les autres passagers qui n'avaient pas les moyens ou l'envie d'habiter le centre de Paris et pour lesquels le RER façonnait le quotidien. 

 

L'étendue herbeuse devant l'étang laissait largement la place pour s'étaler et le lieu était bien moins bondé que les Buttes. Certes, nous ne pouvions pas suivre notre spectacle préféré : le défilé des hommes torses nus, terminant leur footing ou profitant de l'été entre amis. Le frais relatif nous faisait du bien et l'herbe était bien verte. Agréable. 

 

Jun sortit du sac quelques bières, du houmous, des saucissons, du tarama et autres classiques des piques-nique entre amis. Mon esprit organisé avait pensé aux serviettes, couteaux et couvertures pour s'asseoir sans se salir. Le short couleur crème de Sébastien ne serait pas souillé. 

 

Au fur et à mesure de la soirée, pour laquelle nous avions emmené Romain, une connaissance commune, Seb se détendait. L'alcool aidait toujours. Il avait aussi tiré quelques lattes d'un joint qu'il avait récupéré chez un plan cul quelques semaines plus tôt, et qu'il avait conservé dans un paquet de clopes aux images répugnantes. 

 

Pendant notre retour, quelques piqûres de moustiques plus tard, par le dernier RER, je songeais à la douceur de cet été et à la soirée qui s'annonçait samedi. Il s'agissait d'un tournant pour Seb et pour moi, par ricochet. Étant son coloc, s'il réussissait dans sa nouvelle aventure, c'est aussi notre rythme commun qui pouvait changer.