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Instants Gay - Roman gay - Indy sans Jones
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#11 se défouler

#11 se défouler

#11 se défouler

Non, je n'avais pas couché avec Mathieu.

Non, je ne regrettais rien.

Il était d’ailleurs parti de notre appartement le lendemain matin. Sa bouche était d’une douceur incroyable et son torse s’était offert dès qu’il avait ôté son tee shirt, c’est à dire très vite.

Oui, j'avais omis de vous informer de cela. Nous n’avions pas été plus loin. Ce petit vorace ne m’avait pas dévoré, et vice-versa.

J’étais dans un jour de grand énervement. La vie m'étouffait comme une chemise trop serrée. Il y a des jours comme ça où les choses ne vont pas comme j’aime et qui me font me survolter. J’avais besoin de me dépenser et dans mon petit bureau au magazine, peu de possibilités. Privilège de ce travail, j’ai décidé moi-même de m’accorder une bonne pause.

La salle de sport du quartier était mon défouloir. J'abusais un peu de m'absenter plus d'une heure trente mais je me rassurais à base d'auto-conviction illusoire. Tu as déjà bien travaillé aujourd’hui. Tu seras plus efficace après. Tes collègues sont absents.

Le bonheur de la salle de sport à 15 heures, c'est d'être seul. Exception faite des étudiants, des horaires décalés, des chômeurs et des accros de la gonflette. Ce qui représente potentiellement beaucoup de monde mais qui ce jour-là ne concernait pas grand monde.

Un tapis de course était libre. Son écran clignotait de vert et des messages défilaient à l'aide de led rouges. Vitesse élevée, bouteille d'eau remplie au robinet, serviette rêche posée sur le côté. Mon coloc oublie toujours l'adoucissant. J’étais déjà épuisé après 45 minutes, petit joueur.

Le jeune homme qui courait face à moi ne cachait pas ses regards en ma direction, ce qui me poussait à courir encore plus vite et donc à m’épuiser. Ridicule besoin d'être à la hauteur d'un jugement supposé. Il était plus raisonnable que je m’arrête.

Le jeune homme descendit aussi de sa machine à torture. Il vint vers moi, serviette autour du cou et tee-shirt humide.

Pour débuter, venant de sa part : Salut. Un sourire. Dents blanches. Et pour continuer : Tu viens souvent ici ? Paris m’étonnera toujours. Même les techniques de drague les plus éculées sont toujours utilisées. A vrai dire, cela m’arrange : c’est au moins clair et dans le genre handicapé de la drague je peux prétendre au podium. A mon tour d’entrer dans son jeu.

Je viens quelquefois pour me défouler. Pas souvent à cette heure-ci car logiquement je travaille, mais plutôt le soir. J'épargne la suite d'une discussion de toute façon courte. Daniel, c'est son prénom, proposa un verre aux alentours de 21 heures. J'avais prévu de voir ma sœur et je débutais une relation avec Gabriel mais la tentation était trop forte.

J'avais sué comme une bête sur un tapis de course en plastique et j’avais un rendez-vous. Après-midi rentabilisé. Je pouvais rentrer au bureau.