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Instants Gay - Roman gay - Indy sans Jones
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#64 Re-départ

#64 Re-départ

#64 Re-départ

J'avais peu dormi de la nuit, et le sommeil ne m'avait pris que tardivement. Après le dîner avec David, mon cœur s'était serré et je ne pouvais m'ôter de l'esprit qu'il s'agissait de notre dernière soirée avant son départ. Sans doute reviendrait-il vers Paris et la France avant longtemps, mais nos petites histoires étaient plaisantes et chaque arrêt me faisait mal.

 

Nous avions vécu une douce idylle au Portugal, bercés de soleil et de musique. Je me souviens, les clips à la Dolan dans ma tête. Je n'oublie pas non plus la folie jalouse qui s'était emparée de Sébastien mais cette fois-ci, pour nos retrouvailles complètement imprévues et improbables, mon coloc avait été apaisé. Et nous avons à nouveau vécu une douce idylle, avec date de péremption.

 

David me jurait qu'il reviendrait. Que j'étais le bienvenu aux États-Unis. Qu'il me donnerait des nouvelles.

Dans la mesure où je n'avais eu que peu d'infos après la première séparation physique, et qu'il ne m'avait même pas informé de son séjour à Paris, je ne voulais pas me faire trop d'illusions. Mais mon côté fleur bleue prenait parfois le pas sur la raison.

 

Il me faisait oublier Benjamin, ses mensonges et sa capacité à me posséder malgré tout ; et surtout malgré les années.

 

La nuit avec David fut ainsi tendre et sexuelle, abandonnant nos corps l'un à l'autre et vivant chaque seconde de ces rapports intensément, comme pour déjà anticiper l'au-revoir. Je me sentais bien en lui et je ne voulais plus quitter ce cul qui m'accueillait. Après deux beaux orgasmes, David s'écroula rapidement et je restai à tourner dans les draps, pensant à son départ, pour finalement trouver l'apaisement quelques heures seulement avant le réveil.

 

Ce matin-là à l'aéroport, j'avais donc une petite tête. Mélange de mélancolie d'anticipation, et de courte nuit. Il n'était toujours pas fan des adieux larmoyants et l'affaire fut vite expédiée, entre deux annonces vocales et quelques tablettes de Toblerone du duty-free.

 

S'il existe bien un symbole des aéroports, ce sont ces tablettes d'un kilo de Toblerone. Je me demandais toujours pourquoi elles ne se vendaient pas ailleurs. Et qui pouvait bien acheter autant de chocolat d'un coup.

 

 

Le temps de rentrer sur Paris, dans un RER B interminable, sale et peu accueillant, il était déjà l'heure du déjeuner et je devais retrouver Julie du côté de Denfert. Elle arborait incontestablement une meilleure mine que la mienne, dans une robe blanche et rouge qui, sans perdre un aspect sérieux, renvoyait une image très estivale. Le soleil avait du mal à se fixer sur Paris mais c'était un jour avec et je n'allais pas bouder mon plaisir que ma sœur m'offre le déjeuner.

 

C'est avec un plaisir coupable que je choisis la saucisse-purée, réminiscence de l'enfance et toujours sujette aux interprétations. Mon enthousiasme, déjà gonflé devant mon plat, ne fut que plus grand quand Julie m'annonça qu'elle allait être l'avocate d'une starlette en vue. L'enthousiasme retomba quand elle précisa que la starlette en question se déclarait victime de viol. Belle affaire pour ma sœur. Sale temps pour la starlette.